Comme un Chat errant - Roman
(format A5 - 196 pages - 2018)
(format A5 - 196 pages - 2018)
"Comme un chat errant" est un roman d’initiation tendre et émouvant. Il décrit les tribulations de Jérémy, désabusé par la vie, tourmenté par son passé et écrasé par la solitude. Jérémy est un être qui semble avoir un cœur et une âme trop grands pour lui et la vie la plus vide qui soit. C'est un esseulé dont le mal-être, le mal-vivre, est raconté en quelques chapitres.
Au fil des mots, chaque personnage prend vie et raconte son histoire, une histoire figée dans un instant d’éternité. Les réflexions sur l’existence, la place que l’on y occupe et l’identité que l’on se construit font écho à nos propres expériences. Beaucoup de thèmes sont abordés : la solitude bien sûr, la déprime, l'alcoolisme, l'amour, le meurtre et le suicide. Le socle en est le thème de la spiritualité et de la recherche du développement personnel.
Petit texte sur l'orgue de Barbarie - Extrait de mon livre "Comme un chat errant".
Créé au début du dix-septième siècle, l'orgue de Barbarie émerge aussi bien de l’ingénierie que de la fascination pour la musique. Néanmoins, cette machine est rapidement associée à la misère des chanteurs de rue dont elle pourrait être l'emblème. Cet automatophone tirerait son nom du terme barbare, dans son acception, qui n’est pas d’ici, qui est étranger. En France, au dix-huitième siècle, ce pesant instrument pouvait être charrié sur une carriole si son détenteur était français, ou bien, si le musicien était d’ailleurs, la loi le contraignait à le transporter sur son dos. Participant à la caste des mendiants, tels les saltimbanques, les musiciens ou les acrobates, le joueur d'orgue de Barbarie possède un outil précieux qui lui assure l'aumône pour sa pitance et parfois même pour son gîte.
Tourner la manivelle n'a rien de compliqué, encore faut-il le faire au bon rythme et y mettre du cœur car l'intention transparaît même dans les actes les plus humbles. S’il est facile à jouer, l'instrument est de facture compliquée. Actionné par un soufflet, un habile mécanisme finement ajusté et savamment réglé, composé de clapets, de soupapes, de membranes et d’un réseau de tuyaux entortillés assure la répartition harmonieuse de l’air vers des flûtes ou des anches. Ainsi, l’instrument sensible est souvent fragilisé par le ballottage dû à son transport. Pour réparer en urgence, l'instrumentiste se doit donc d'être un peu mécanicien et il garde toujours au fond de ses poches un bout de ficelle et un couteau.
Cousin du rémouleur, lui-même parent proche du gitan, le joueur d'orgue de Barbarie est de la grande famille des voleurs de poule, des détrousseurs de bourgeois cuités et il côtoie sans doute des égorgeurs de ruelle sombre ou des poseurs de bombe. C’est sans doute pourquoi Jacques Prévert en fit un assassin dans son poème « L’orgue de Barbarie » où le joueur d’orgue et la petite fille « tuèrent le plus de monde possible » puis quelques années plus tard « tout fut à recommencer », conclut le poète. Le tourneur d'orgue de Barbarie est peut-être un anarchiste et il sait aiguiser un couteau, mais sans nul doute, il a su sculpter notre imaginaire collectif.
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